vendredi 30 août 2013

J'ai reçu une lettre

En fait non, je l'ai écrite, mais ça ne collait pas avec les paroles de Renan sinon. Cherche pas, j'ai trouvé que ça comme titre en fait.

Donc, après la petite visite à la médecine du travail, et afin que ma reprise ne se passe pas dans des conditions trop pourries moisies, je prends la peine d'écrire à mes employeurs.

"Pour votre information, je serai présente à mon bureau à l'issue du dernier arrêt de travail qui vous a été adressé."

J'hésite à terminer comme ça...


Ceci n'est pas un extrait de ma lettre, mais la lettre tout entière. Tu noteras, lecteur perspicace, que j'ai bien pris soin de ne pas indiquer la date exacte de ma reprise, juste pour les faire chier. Ca va les obliger à ressortir mon dernier arrêt et un calendrier avant de se dire merde, c'est la semaine prochaine qu'elle revient !
Ouais je sais, il ne me faut pas grand chose pour m'amuser d'eux. C'est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup... 


jeudi 29 août 2013

Facile à dire

Je n'ai pas dit à grand monde que je me préparais à reprendre.
Pourquoi ?
Parce que plus je le dis, plus on m'en parle. Logique implacable.

Je n'ai pas envie d'en parler parce que je n'ai pas envie d'entendre l'avis de tout le monde la dessus.
J'en ai assez des "ça va aller (facile à dire)" et des "tu t'en fous (facile à dire)".
Si tu sais que c'est "facile à dire", alors pourquoi tu le dis ?

Bien sur que je ne m'en fous pas et bien sur que ça ne va pas aller. 
Comment ça pourrait bien se passer après un an et demi d'absence ? Encore une fois c'est d'une logique implacable.

Je sais que ça part d'un bon sentiment ces réponses. Mais ce n'est pas ce que j'attends. A vrai dire je n'attends pas de réponse, plutôt une écoute.
Pouvoir parler sans qu'on me donne un avis, juste un peu d'attention.


Alors toi qui me lis, et toi là bas, la prochaine fois qu'on se voit, tu fermes ta gueule te contentes de me sourire d'un air compatissant. Tu sais, la tête penchée sur le côté et la bouche un peu pincée.

Oui, voilà B, tu le tiens bien

mercredi 28 août 2013

Quoi de neuf Docteur ?

Je me suis donc rendue comme convenu à la médecine du travail.

Je présente ma convocation pour 17h avec le docteur Chouette et la secrétaire de me dire : ah mais vous êtes en avance là hein... C'est marrant, je ne l'avais presque pas vue venir celle-là dis donc.
J'explique et on finit par me dire bon, bah c'est au fond à droite.

Le médecin a révisé mon dossier, enfin c'est ce qu'il dit. "Bonjour Madame, je viens de relire votre dossier". Jusque là c'est crédible.
"Alors pourquoi vous venez me voir ?" Hop tu t'es vendu mon gars !
Je reprends toute l'histoire, cette histoire qui m'énerve tout autant qu'elle me blesse, et l'énervement est amplifié par le fait de devoir tout raconter une nouvelle fois.
Surtout pour m'entendre dire "si vous voulez y retourner et ben retournez y". C'est fou comme je me sens entourée et soutenue d'un coup.

Et un moral d'acier. Huhu.
Prochaine étape donc, la rédaction d'une petite lettre charmante pour annoncer mon retour à mes employeurs qui me manquent tant.

lundi 26 août 2013

Step by step

Pour reprendre après un long arrêt, c'est pas difficile, il faut juste le vouloir.
Mais il faut aussi passer par la case médecine du travail et là, ça se complique.
- Bonjour Madame la secrétaire de la médecine du travail, je voudrais reprendre, il me faudrait donc un rendez-vous avec le médecin.
- Ouais alors vous voulez un rv de pré reprise ou de reprise ?
- Euh, BONJOUR, je sais pas, je veux retourner bosser donc je veux un rv quoi...
- Mais vous voulez vrrrrrrraiment y retourner grosse maboule ?
- Oui oui (on oublie, elle ne me dira pas bonjour, la morue)
- Vot' nom ? Ben faut aller voir ma collègue en face.
- Merci Madame, au revoir
-...

Deuxième étape
- Bonjour Madame l'autre secrétaire de la médecine du travail, je voudrais reprendre, il me faudrait donc un rendez-vous avec le médecin.
- Ouais alors vous voulez un rv de pré reprise ou de reprise ?
- Euh, BONJOUR malpolie va, je sais pas, je veux retourner bosser donc je veux un rv quoi...
- Mais vous voulez vrrrrrrraiment y retourner grosse maboule ?
- Oui oui (on oublie, elle ne me dira pas bonjour, la morue)
- Vot' nom ? Bon euh, bon, alors...bon bah venez le 26 août à 17h, ce sera le Docteur Chouette
- Ok merci au revoir. 
Toute patience m'a quittée à ce moment précis. Je repars donc avec ma convocation imprimée avec beaucoup de diffculté mais j'ai quand même mon putain de rv.

C'était sans compter sur un rebondissement de dernière minute.
Message répondeur de toute beauté : "Bonjour c'est la médecine du travail, alors euh vous aviez rv le...... euh, enfin vous aviez rv aujourd'hui avec le Docteur euh...enfin bref vous aviez rv et finalement ce sera à 16h avec le Docteur Truc, voilà hein".

Je sais pas pourquoi, j'ai hâte d'être à 16 heures moi.

Ah non, c'est au bureau 215, étage 3 couloir 22

vendredi 23 août 2013

Je m'explique

Avant, ça c'était moi.

Hiiiiiii


Mais ça, c'était avant.

Brièvement le pourquoi du comment, parce que ce n'est pas l'objet de ce blog :

Diplômée et pleine de bonne volonté pas assez riche pour me la couler douce, me voilà débarquée dans une étude...spéciale.
En vrac :
- on m'éteint la lumière de mon bureau quand je bosse parce que "vous voyez assez clair avec votre écran",
- on ne tire pas la chasse en sortant des chiottes (ça coûte cher).
Déjà là, j'aurais dû partir en courant mais je suis une guedin moi, je suis restée.

- on préfère les hommes à moi (classique) surtout à compter du jour où j'obtiens mon diplôme. Là, on comprend qu'on va devoir me payer davantage, du coup on me harcèle pour que je me barre aime encore moins,
- on me dit que je suis nulle mais on me confie les plus gros dossiers,
- on m'empêche de poser quelques jours mais on me dit que je coûte cher avec mes 40 congés à prendre,
- le jour où je dois m'absenter pour des obsèques, on me demande si j'ai encore beaucoup de monde à enterrer...
Je pense que je peux arrêter ici ma liste pour que le tableau soit dressé.

Quand je dis on, je parle d'eux, les rois du pétrole.

Je peux aussi vous parler d'elles, les mauvaises que je côtoie 10 heures par jour.

Elles ressemblent à peu près à ça...

ou encore ça, ça te fait rêver hein !
Cinq ans à supporter des commentaires :
- sur la longueur de mes cheveux, seriously t'as rien de mieux à faire là ?,
- sur ma nouvelle voiture qui n'a rien de plus extraordinaire qu'une twingo, youhou danse du volant,
Ou à retrouver la poubelle de la veille à ma place un midi. Euh merci mais je me suis préparé un plat...
Enfin voilà, des exemples comme ça j'en ai des caisses, c'est assez bas de plafond, tu en conviendras.

Je me démène pour bosser malgré tout ce climat pourri moisi idyllique, mais ceux qui ont leur nom sur la plaque n'en ont rien à cirer. De toutes façons a priori, ils cherchent à couler la boîte.
Je fatigue mais je serre les dents, je souris pour donner le change, et ça marche puisque tout le monde tombe des nues le jour où je pète les plombs, putain j'pète les plombs (pardon, mais je pense systématiquement à cette chanson quand je dis ça).

Burn out de six mois. Mon lit s'en souvient, je ne l'ai pas quitté.

Mais je suis forte (ouais j'y crois à ce moment là), alors j'y retourne.
Premier jour, rien à signaler hormis le défilé des faux culs à ma porte...au premier qui aura du scoop à déformer avant de balancer aux autres fièrement.
Deuxième jour, convocation devant les hauts responsables themselves, ils me disent à quel point ils sont contents de me retrouver, mais bon "si vous pouviez démissionner ça nous arrangerait parce qu'on ne veut plus de vous...ALORS BARREZ VOUS".

Me revoilà partie pour un an dans mon lit. Putain que j'ai été conne de croire que ça pourrait se passer disons...humainement.

Sauf que là, trop c'est trop je dis STOP, befoooooore (non pardon, me voilà encore repartie dans mes chansons).

Bref, je retourne bientôt affronter ELLES et ON qui ne m'attendent pas, mais alors pas DU TOUT. 
Une manière pour moi de ranger cette histoire dans un coin jusqu'à l'oublier.

Attention les p'tits gars, me revoilà